Ces personnes qui n’aiment pas Noël…

Léa attendait toujours Noël avec une certaine fébrilité quand elle était enfant. Elle écrivait des listes interminables de cadeaux qu’elle joignait à sa lettre annuelle au Père Noël et, invariablement, elle ne trouvait pas ce qu’elle désirait au pied du sapin. Elle manifestait alors clairement sa déception et ne comprenait pas pourquoi papa et maman avaient l’air fâchés contre elle. Après tout, ce n’était pas de sa faute si le Père Noël se trompait tous les ans ! Mais cela a commencé à faire naître une angoisse sourde à l’approche des fêtes. Quand elle a su que le Père Noël n’existait pas, elle a ressenti une immense culpabilité à laquelle est venue s’ajouter de la colère, le sentiment d’avoir été dupée, trompée, pendant toutes ces années et à plus d’un titre : le Père Noël était un mensonge pur et simple d’une part, et d’autre part, ses parents savaient exactement ce qu’elle souhaitait et n’en tenaient pas compte. Les Noëls suivants, elle a pris sur elle de faire bonne figure et de masquer sa déception derrière un masque de satisfaction et de gratitude. Les fêtes de Noël se sont teintées d’amertume.

Grégoire avait beaucoup souffert du divorce de ces parents. Il ne voyait que très rarement son père qui s’était installé à l’étranger avec sa nouvelle compagne. Quand je dis « très rarement », j’entends une fois par an au moment de Noël. Tous les ans, Grégoire se faisait une joie de revoir son père, même s’il ne savait pas trop comment être avec lui ni quoi lui dire. Sa mère le regardait quitter la maison avec un regard lourd de tristesse et l’accueillait à son retour avec un regard chargé de reproches. Il était alors tiraillé entre la joie de ces quelques heures passées avec son père et la culpabilité d’avoir abandonné sa mère. « C’est facile de jouer les Père Noël une fois par an quand je me tape la merde toute l’année ! » lui lançait-elle, recroquevillée dans le canapé, sous un plaid, le visage fermé. Grégoire a commencé à voir arriver la fin de l’année avec une angoisse croissante et par partir rejoindre son père avec la boule au ventre.

Justine avait une nombreuse famille qui se retrouvait tous les ans chez sa grand-mère pour fêter Noël. Elle aimait ces moments où elle retrouvait les cousins et les cousines, les oncles et les tantes, tous ceux qu’elle ne voyait pas souvent le reste de l’année. Elle était toujours émerveillée par la masse de cadeaux rassemblée au pied du gigantesque sapin que sa grand-mère garnissait de biscuits et de chocolats. Jusqu’à l’année de ses 6 ans où elle a vu l’ambiance tourner à l’orage. Elle n’a pas compris pourquoi, soudain, deux de ses oncles se sont jetés l’un sur l’autre et se sont battus. Elle a eu très peur. Après ce Noël-là, plus rien n’a été comme avant. Elle a vu la famille se diviser et se déchirer. Les Noëls ont commencé à se faire, chacun chez soi. Justine les trouvait très tristes ces Noëls où elle se retrouvait avec ses parents et son frère à faire ce qui lui semblait être un simulacre des festivités. Elle a gardé la nostalgie des Noëls d’avant et commencé à ressentir une sorte de peur étrange à l’approche des fêtes et une intense tristesse aussi.

La période des fêtes de Noël fait partie de ces moments chargés en émotions fortes. On les voudrait positives ces émotions mais elles ne le sont pas toujours. Parce qu’à chaque Noël, on peut se retrouver, comme Léa, Grégoire ou Julie, à retraverser des émotions pénibles de notre enfance. Comme pour un anniversaire funeste, ces émotions anciennes reviennent nous hanter alors qu’elles n’ont plus de raison d’être dans le présent. Parfois même, on ne se souvient même pas réellement pour quelle raison un voile de tristesse ou d’angoisse se pose sur ces moments que l’on aimerait joyeux. Le corps, lui, se souvient. C’est donc lui qu’il faut aider à se libérer du poids d’émotions anciennes qui continuent de lui peser.

Pour libérer les mémoires traumatiques du corps, les thérapies manuelles comme l’ostéopathie, la chiropraxie ou la réflexologie peuvent être d’une grande aide. Pour les personnes qui n’aiment pas être touchées, la sophrologie peut être une approche intéressante. Il faut pouvoir retourner à la racine de ces émotions douloureuses pour les extraire et les remettre à la place qui est la leur : le passé.

Alors, si, comme Léa, Grégoire et Julie vous n’aimez pas Noël, cette année, faites-vous un cadeau : donnez à votre corps la possibilité de se reconnecter à la source de sa vitalité, de dénouer les nœuds du passé qui l’empêchent d’être serein. Faites-lui du bien, faites-vous du bien, car personne ne pourra le faire à votre place !