J’ai encore craqué… Et alors ?

Aïe, aïe, aïe, encore une journée difficile…

Elle avait déjà mal commencé avec des incompréhensions de bon matin dans votre foyer autour du petit déjeuner pris en coup de vent. Votre supérieur hiérarchique vous a fait une remarque que vous ruminez depuis midi déjà. Un de vos collègues vous a profondément agacé.e dans l’après-midi. Vous rentrez chez vous la boule au ventre, tendu.e, avec comme seule envie de vous jeter sur la tablette de chocolat ou ce paquet de biscuits au fond du placard !

Vous l’imaginez déjà, alors que vous subissez les bouchons sur la route ou la foule de transports bondés, et vous sentez que vous allez avoir du mal à vous contrôler… Vous mangerez peut être la moitié voire toute la tablette ou le paquet de biscuits… et pour autant ce comportement d’impulsion alimentaire est totalement normal ! Il est guidé par votre cerveau et son « Système de Récompense ».

Les émotions, un grand appel en direction des produits sucrés

Connaissez-vous le « Système de Récompense » ?

Il s’agit d’une zone du cerveau qui détermine les comportements associés au plaisir et aux émotions chez les humains que nous sommes.

Ce système est très connecté à l’alimentation, puisqu’il est très sensible au sucre et à tous les produits sucrés dérivés (gâteaux, chocolaterie et confiseries). Grâce à la consommation de ce type de produits, votre cerveau va libérer de la dopamine, le « messager » du plaisir immédiat.

Ce système de récompense nourrit un processus biologique « logique », démontré par les neurosciences.

  • Vous êtes ému(e), touché(e) par un événement extérieur (un conflit, un chagrin, un vide intense…)
  • S’ensuit un besoin physiologique (une sensation de faim tournée vers le sucre, lancée par le cerveau) suivi d’un désir (l’envie de manger quelque chose de sucré et de réconfortant)
  • Vous passerez à l’action (totalement naturellement) pour obtenir une satisfaction (je mange sucré et j’obtiens une récompense « plaisir »)

Un attrait pour le sucre, à dissocier de la culpabilité

Si la nourriture et plus spécifiquement le sucre sont des sources compensatrices naturelles, ils peuvent, parfois, selon notre relation à l’alimentation, déclencher des forts sentiments de culpabilité.

Or le sucre nous apaise et nourrit nos émotions profondes : il faut savoir accepter ce processus pour mieux le vivre au quotidien, car cela n’est pas grave en soi !

Il est d’autant plus un réconfort, qu’il peut rappeler le souvenir enfoui d’un bonbon ou d’une douceur offerte par un parent chérissant face à un bobo, un chagrin d’enfant.

Le lien a ainsi pu être créé entre la saveur sucrée et la douceur imaginée dans son subconscient, au-delà même du système de récompense lui-même. On parle alors d’une « croyance » profonde qui a pu se mettre en place. « Quand je mange cet aliment sucré, je redeviens pendant un instant cet enfant que mon parent chérissait. Cela me fait du bien, face à ma « douleur » ressentie dans ma journée ».

A l’âge adulte, il est donc important d’accepter ce processus, de le comprendre, et surtout d’apprendre à se connaitre profondément, sans nourrir de culpabilité face à un craquage pour des cookies, madeleines ou tout autre biscuit réconfortant !

Nous sommes tous des « mangeurs de nos émotions », sans exception.

Mieux vaut l’accepter très vite, car sinon ce sont frustrations, culpabilité, comportements compulsifs renforcés ou hyper-contrôlants qui viendront nourrir des croyances limitantes par rapport à l’alimentation : « Je n’aurais pas du craquer », « Je n’ai aucune volonté, je tombe toujours dans le sucre », « Vraiment je suis nul.le »… Sachez dire STOP à ce genre de messages envoyés par votre gendarme « alimentaire », véritable petite voix auto-harceleuse.

Une alimentation intuitive, plus bienveillante avec vous-même

Sans vous dire qu’il faut manger des pots entiers de pâtes à tartiner chocolatées ou des paquets entiers de chips ou de cookies pour mieux vivre vos émotions, je vous invite à suivre une piste de réflexion, en toute liberté !

Si vous vous penchiez sur l’accueil de vos émotions, du pourquoi elles apparaissent à ce moment-là dans votre vie ?

Nous sommes tous soumis dans notre quotidien à des émotions qu’elles soient positives ou négatives, ce sont là encore des réactions biologiques naturelles héritées de nos ancêtres. Il est alors intéressant de savoir les repérer pour mieux les accueillir dans votre vie.

Pensez à les considérer en profondeur et surtout en toute bienveillance : pourquoi cette situation particulière m’a-t-elle touché(e) au point qu’elle stimule ce besoin et cette envie de réconfort sucré ?

En rentrant chez vous le soir, prenez un temps de pause, en pleine conscience, par rapport à ce qui vous est arrivé au moment de cette ou ces réactions,  qu’il s’agisse d’un conflit, du vide ou de la tristesse ressentie…Sans vous jeter immédiatement en direction du réfrigérateur ou du placard de la cuisine.

Prenez une grande respiration abdominale, pendant 5 secondes, cela vous aidera à reprendre vos esprits et à prendre conscience de votre état. Cela apaisera votre état de tension et vous aidera à prendre un peu de recul. Une fois le calme revenu et seulement quand vous vous sentez prêt.e, prenez un carnet ou un papier à proximité pour noter votre ressenti, sa cause et surtout ce qui vous a brusqué.e, agacé.e, meurtri.e dans cette situation précisément.

Une fois les mots et les émotions jetés sur le papier, posez-vous ces simples questions : « Ai-je toujours envie de manger ? ». « Ai-je envie de faire une autre activité plaisir ? » « Et si je buvais une petite tisane apaisante ? » « Avais-je réellement faim, ou bien était-ce une faim émotionnelle ? »

Si l’envie de manger est passée…et bien faites autre chose pour votre « détente » personnelle !

Si l’envie de manger quelque chose de doux est toujours là, par rapport à ce paquet de cookies qui vous fait de l’œil et bien prenez-le. Mais faites-le, de façon plus calme, posée et surtout sans culpabilité ! En pensant à tout le plaisir sensoriel qu’il va vous apporter !

Mangez le en pleine conscience :

Prenez le temps de regarder votre « cookie », de le sentir aussi bien au niveau de son odeur que de sa texture sous vos doigts. Croquez le doucement pour bien prendre le temps de sentir son goût dans votre bouche, la saveur qu’il dégage, sans l’avaler tout rond… En mangeant en conscience, plus calmement vous n’aurez d’ailleurs peut-être plus envie de le finir. Vous remettrez peut-être d’ailleurs tout le paquet dans le placard, alors qu’il allait finir dans votre estomac de prime abord.

Profitez alors juste du plaisir ressenti par cette douceur sucrée et sachez vous félicitez et reconnaitre que vous avez bien franchi ce tumulte émotionnel à votre manière !

L’idée est, vous l’avez compris, de ne surtout pas vous priver, car au fond, votre système de récompense vous aura poussé à cet appel au sucre et à la douceur.

En conscientisant ce mécanisme, en prenant du recul sur les situations, l’alimentation ne sera plus nécessairement un chemin obligatoire !

N’hésitez pas à vous faire accompagner. Je suis à votre écoute pour vous aider à mieux appréhender vos comportements alimentaires et la relation profonde que vous nourrissez à votre assiette !

Je vous accompagne à vivre votre alimentation plus en harmonie avec vous-même et surtout sans culpabilité !

par Nathalie CROMBECQUE – Coach Mieux-Etre